Conseil Municipal du 27 janvier 2014 : Budget Primitif

Point 1 : Budget primitif 2014

Déclaration de Michel Joseph LUCAS.

Monsieur le Député-Maire, chers collègues,

A cette proposition de budget primitif 2014, le dernier de la mandature, le groupe des élus communistes et républicains se refusera de jeter l’enfant avec l’eau du bain. Il s’est tout au long du mandat efforcé de rester objectif et responsable avec le souci permanent et loyal de répondre aux besoins de nos concitoyens, par un service public de qualité mis en œuvre par du personnel dévoué et compétent. « Connaitre la vérité et la dire » comme le concevait Jaurès, dont cette année 2014 marque le 100 anniversaire de son assassinat.

Ainsi, comme le souligne justement le rapporteur J. Michel, ce budget ne s’analyser, se projeter sans « l’inscrire dans un contexte économique et social qui reste difficile ». Malgré cette situation, notre groupe parie sur l’espoir.

Ainsi, puisque la présidence de la République, le Gouvernement ont pour objectif l’inversion de la courbe du chômage. Nous partageons et portons cette préoccupation et nous disons chiche !

Quels seraient les changements pour notre ville et son budget si cet objectif était réalisé et que plus de 1000 couëronnais retrouvaient un emploi, accompagné d’une amélioration du pouvoir d’achat de nos concitoyens comme l’évoque notre rapporteur ? Plus de salariés, ce serait l’augmentation du volet recette bien supérieure à ce que nous connaissons aujourd’hui; une diminution du nombre de personnes sollicitant diverses aides sociales, de la commune, des associations comme les restos du cœur, le secours populaire, le secours catholique… dont les aides sont précieuses.

Par les projets financés dans le budget, la commune devient un bouclier social pour les populations. Face à la crise, nous devons être responsables et cohérents : ainsi, il est légitime et indispensable de prévoir des abattements sur la fiscalité pour les ménages les plus modestes mais il faut, dans le même temps, exprimer notre indignation au sujet des exonérations fiscales dont jouit le grand patronat ou encore des 80 milliards d’euros de fraude fiscale. Les cadeaux fiscaux servent ils le mieux-être social ? Sont-ils pourvoyeurs d’emploi ? D’investissement ? De productivité ? Ou ne font-ils qu’accroitre l’enrichissement de quelque uns alors que l’argent public se raréfie au détriment des services aux populations, comme c’est le cas avec la baisse de 3% de la Dotation Globale de Fonctionnement dans les recettes de notre peuple?

Les décisions de ce premier Conseil Municipal de la mandature portent sur des projets attendus par la population. Nous nous en félicitons : Autorisation de programme pour le nouveau groupe scolaire, extension de l’école Marcel Gouzil, augmentation de l’offre d’équipements sportifs, soutien à l’activité associative par exemple. Ces points montrent la volonté du Conseil Municipal d’apporter des réponses à des besoins constatés, volonté qui devra perdurer pour les années à venir.

Nous allons aussi devoir décider en matière de fiscalité. Lors du débat d’orientation budgétaire, nous nous étions prononcés contre l’augmentation des taux, ce sera le cas. Nous nous en félicitons également. Nous restons préoccupés par le désengagement de l’Etat (1,5 milliard d’euros) nuisible au financement des collectivités. C’est pourquoi nous souhaitons que s’engage une réforme fiscale juste évitant de peser davantage sur les ménages ou sur la masse salariale de la ville, figée depuis des années par le gel de la valeur du point d’indice. Une autre conséquence fâcheuse d’un manque de financement solidaire serait l’augmentation des prix à la prestation de services publics (cantine, crèches, péri-scolaire…). Ces analyses étaient unanimement partagées par le Conseil Municipal lors de la suppression de la taxe professionnelle ou encore du gel des dotations de l’Etat lorsque ces réformes, les plus destructrices, ont été menées par la droite et le gouvernement Sarkozy. A l’époque nous reconnaissions tous que la crise des finances publiques était une crise des ressources.

Nous n’oublions pas que lors des élections présidentielles récentes, une large majorité s’est dégagée à gauche. Pratiquement un tiers de cet électorat gauche s’est exprimé pour le slogan « l’Humain d’abord » et que le sous-titre aurait pu être « la finance dehors », car la finance reste notre adversaire. Cet électorat pourra compter sur la détermination de notre groupe renouvelé à rester fidèle aux valeurs alors exprimées, dans notre rassemblement de forces de progrès.

Le groupe des élus communistes votera ce budget primitif. Il répond au programme sur lequel nous avons été élus dans une large union de gauche. Mais à l’écoute de nos concitoyens et à leur côté dans les luttes, nous gardons les yeux ouverts sur les réalités. C’est ainsi, par le débat franc, par la recherche de sens dans la politique et d’efficacité pour répondre aux besoins des populations, dont les difficultés s’aggravent avec la crise, que nous nous préserverons des appétits d’une droite toujours plus libérale et toujours plus conservatrice et d’une extrême droite rappelant les moments les plus sombres de notre histoire.

Je vous remercie pour votre attention.