Déclaration politique des élus communistes - Conseil municipal du 26 Juin 2017

La France vit une période d’inquiétude et de troubles pour la sécurité des habitants. Au regard de la figure ultra-libérale du nouveau gouvernement, les élus-es, les militants et sympathisants du Parti Communiste Français, sont très soucieux.

Comme ces prédécesseurs, le président Macron débute son mandat en engageant des mesures qui servent soit les intérêts industriels et financiers des grandes multinationales, soit ceux des habitants les plus riches du pays. En témoigne la volonté de suppression de l’ISF ou la baisse de la fiscalité pour les entreprises.

Pour les collectivités locales telles que la commune de Couéron par contre, l’austérité semble la seule promesse. Si les budgets locaux semblent avoir été préservés pour l’année 2017, le Premier Ministre compte bien obliger les administrations locales à économiser 13 milliards jusqu’en 2022. Après les 11 milliards de baisse de dotation sous la gouvernance socialiste, c’est une véritable saignée pour les collectivités. Notre ville doit s’opposer au dictat comptable de l’Etat !

Pour ce faire, nous estimons utile de faire référence à Monsieur Yvon Luby, ancien Maire Communiste d’Allonnes qui, ne pouvant établir un budget communal correspondant aux besoins de ses administrés, présenta un budget municipal en déséquilibre. Malgré les injonctions de la préfecture, ce Maire courageux et tenace, obligea le Préfet à prendre ses responsabilités et voir l’Etat financer et combler le déficit. Nous regrettons que cette attitude responsable et républicaine n’inspire pas la majorité des élus-es de France et de Couëron, d’autant que la difficulté de financement de nos budgets est une constante depuis le début du mandat actuel. Nous dénonçons le fait que notre conseil ne s’impose pas avec la fermeté requise et la résistance nécessaire à la baisse des dotations répétitives subit par la ville de Couëron. Préférant acceptation et résignation devant un Etat, sous tutelle de la Communauté Européenne, de l’Allemagne, du MEDEF et des grandes puissances financières !

En plus des difficultés budgétaire, le nouveau gouvernement prévoit l’exonération pour 18 millions de ménages de taxe la d’habitation, (soit 10 milliards d’euros, en moins, dans les recettes communales) qui devrait être compensée par une augmentation de la dotation de l’Etat. Permettez nous d’en douter.

Par cet exercice de suppression des impôts locaux, l’Etat se substitut progressivement aux citoyens pour assurer les finances des collectivités. Cette situation est dangereuse car, coupée de leurs outils fiscaux, les conseils élus démocratiquement perdent mécaniquement l’autonomie politique fasse à l’Etat. Etant donnée que la quasi-globalité des finances proviendra de l’Etat lui-même, ce dernier pourra, unilatéralement, décider de l’avenir des territoires.

A cet effet, avec d’autres actions citoyennes audacieuses nous proposons qu’une motion soit votée lors du prochain Conseil Municipal sur le projet de suppression de la Taxe d’habitations.

Il est à souhaitable que l’ensemble des élus réagissent avec pragmatisme et fermeté, à la politique périlleuse du président Macron et de son conseil d’administration, d’autant plus quand ces politiques austéritaires sont mis en place pour « redresser les comptes de la nation » alors que la fraude fiscale des grandes entreprises est estimée entre 60 et 80 milliards par an et que le CICE (prélevé sur les dotations des collectivités) de 20 milliards annuellement, n’a créé aucun emploi. Et il ne faut pas oublier que priver les collectivités, c’est priver l’ensemble des activités industrielles et économiques qui dépendent directement d’elles et des commandes publiques qui seront supprimées.

Concernant l’électricité produit par la centrale EDF de Cordemais, l’existence même du site est en danger, alors que tout l’ouest du pays est cruellement en déficitaire dans sa production  depuis des décennies. Des risques demeurent également pour le grand-port maritime Nantes-Saint-Nazaire, qui dépend à plus de 20% des activités de la Centrale de Cordemais. D’autres entreprises sont concernés : ARCELOR-MITTAL, DCNS, BERYLCO et l’ensemble des entreprises dans les zones d’activités, elles sont dépendantes de ces grandes entreprises industrielles.

Les communistes de France, de Couëron et leurs partenaires régulièrement s’expriment et agissent sur toutes ces questions centrales, fondamentales, et vitales pour les communes, les salariés, les privés d’emploi et les retraités, bref les « mal aimés » des gouvernements et tout particulièrement de celui qui vient d’être nommé.

De même il est à signaler le remarquable combat syndical et précisément celui de l’union locale CGT de la basse-Loire et de la CGT en général. « L’industrie et les services publics » doivent être au centre de l’emploi, des défis sociaux et environnementaux.

Plus particulièrement, nous voulons parler de l’accord politique et du programme municipal conclus à la veille des élections municipales de 2014. Accord élaboré et signé par les partis politiques, composants la majorité du conseil municipal (PS, PCF, EELV et UDB). Sa mise en œuvre depuis cette date, relève de notre responsabilité politique et collective.

Régulièrement les élu-es communistes et républicains sont interpellés à propos des services publics de proximités à ce propos, cela nous amène à constater des remises en cause récurrentes, qui n’étaient nullement stipulées dans l’accord politique, ni dans le programme municipal annoncé par le groupe majoritaire.

Dans cet accord politique, il est clairement stipulé que l’objectif des élus de Couëron est « le renforcement de services publics de qualité et modernisés ». Nous appuyant sur cet accord politique, ainsi que sur le programme municipal, nous nous opposons à voir certains services comme la nettoyage d’ECATAP, la tonte des terrains de football, confié à des entreprises privées, ou encore de la situation de la police municipale ou après le départ du chef, (il y a plus d’un an), son non remplacement, tout comme au centre technique municipal, après le départ du directeur, le poste reste vacant, fragilisant ainsi les capacités opérationnelles du centre technique, ou encore la fermeture de la restauration sur le site de l’Erdurière, sans parler de l’entretient insuffisant du patrimoine municipal .

Nos services publics locaux, nous voulons les conserver, les protéger pour ne pas les voir rejoindre le désert des services publics qui ont disparus sur Couëron, comme la Sécurité sociale, la CARSAT, la CAF,  les risquent portant sur la fermeture du bureau de poste de la Chabossière ou le guichet de la gare de Couëron avec présence humaine d’un agent de la SNCF, la modification depuis mars dernier des horaires de bus, (jours verts) entrainant des réductions de service sur l’ensemble de la métropole.

L’austérité imposée par la baisse des dotations de l’état, ne doit pas être la solution opposée, à des services publics de qualités, qui protègent les emplois de la fonction publique territoriale, de la fonction publique hospitalière ou celle de l’état.

L’intérêt général remis en cause par le manque de moyens financiers pour construire les budgets correspondants aux besoins de vie des populations dans les territoires, doit mobiliser. Il est de notre devoir de faire connaître et d’organiser la riposte !

Pour en terminer, nous disons résistance et action, que la politique retrouve son rôle, ses droits, ses valeurs sociétale, sociale et humaine ; si nous voulons tenir intégralement l’engagement municipal, pris avec Jean-Pierre Fougerat et la majorité envers les Couëronnaises et Couëronnais, en 2014.