Défendre les organismes HLM contre les mensonges présidentiels

Après avoir décidé de baisser unilatéralement les APL de 5€ pour tous les bénéficiaires, le gouvernement se lance dans de nouvelles économies réalisées sur le dos des plus modestes. Un nouveau projet prévoit en effet une baisse de 60€/mois les APL sur les HLM dans le but de diminuer, ce que le Figaro dénonce comme les « confortables profits des bailleurs sociaux ». Pour ne pas prendre directement cet argent dans la poche des plus pauvres, l’Etat compte répercuter cette baisse directement sur le prix des loyers.

Alors que les locataires HLM sont de plus en plus pauvres et que la demande de logement social ne cesse de croître, le logement social, qui reste aujourd’hui un acteur majeur de la cohésion sociale, puisqu’il permet à une majorité de ménages pauvres ou très modestes de se loger à des prix abordables, fait face à une attaque sans précédent !

Pour la France, cela représente 4,8 millions de logements dans lesquels vivent 11 millions d’habitants. En amputant les organismes HLM de 1,7 Milliard d’euros, le gouvernement les prive de 80% de leur autofinancement. Autant d’argent qui ne pourra plus servir à la construction ou l’entretien et qui, mécaniquement, diminuera l’activité économique engendrée par le secteur du logement social. Pour notre Région, l’USH des Pays de la Loire estime que cette baisse entrainera un manque à gagner de 80 millions d’euros par ans. A titre d’exemple, cette somme représente l’entretien de 32.000 logements.

A cause de cette baisse, les capacités d’autofinancement des organismes vont devenir quasi nulles, avec pour conséquence une chute brutale de la construction, de la réhabilitation, et de la qualité de l’entretien des bâtiments et du service rendu aux locataires. Car contrairement aux sociétés d’autoroutes qui reversent 1,5 milliards d’euros tous les ans à leurs actionnaires, les organismes HLM ne se servent de leurs profits que pour développer l’offre de logement pour les plus démunis et proposer sans cesse des améliorations des cadres de vies populaires.

On peut légitimement s’interroger sur la différence de traitement qui est réservée au secteur du logement privé qui coûte plus cher en APL que le secteur social. (8,5 milliards d’euros dans le privé contre 8,2 milliards d’euros dans le parc social). En paraphrasant le député Stéphane Peu, nous pouvons dire que «Les propriétaires qui pratiquent des loyers indécents et les marchands de sommeil peuvent continuer à dormir tranquille. L’APL continuera à être versée».  

Par ce vœu, le groupe des élus communistes et républicain de Couëron souhaite mobiliser le Conseil Municipal pour que, collectivement, nous condamnions de manière claire et unanime, cette nouvelle attaque contre les plus modestes.

A l’heure où le gouvernement concède des milliards d’euros en faveur des plus riches, notamment par la suppression de l’ISF ou la réforme du code du travail, les plus pauvres des français doivent supporter une austérité dont l’injustice devient intolérable !

Ce gouvernement est bien un gouvernement au service des puissants. Le traitement réservé au logement social en est un nouvel exemple.