Conseil Municipal du 23 janvier 2012

Point 2 : Budget primitif 2012 : Budget principal

Déclaration de Michel Lucas.
 
Monsieur le Maire, chers collègues,

La résolution que l’on vient d’adopter nous installe dans la résistance au système financier, caractéristique des causes de la crise : la recherche permanente des profits du capital coûte que coûte, y compris en pratiquant la répression antisyndicale chez Arcelormittal.
 
Nous nous félicitons de cette unanimité. Cette posture sera appréciée par les salariés concernés et leurs familles et plus largement par l’opinion.
 
Comme l’a montré la récente rencontre syndicats-gouvernement, le fil conducteur de la politique gouvernementale c’est d’abaisser le coût du travail et remettre en cause les services publics pour éponger la dette… La bourse apprécie puisque les cours remontent.
 
Il y a quelques semaines, lors du débat d’orientation budgétaire notre groupe a montré que cette stratégie financière se traduisait notamment par la baisse de la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement) .et amputait nos capacités d’investissement déjà taries par la suppression de la Taxe Professionnelle. Cette dotation, c’est le tiers des recettes du budget vient de la rappeler Jean Michel EON.
 
Nous indiquions que la réalisation du programme pour lequel nous avons été élus était menacée… à moins d’augmenter la fiscalité des ménages en contrepartie.
 
La proposition de « stabiliser » les taux en 2012 est pertinent face à la dégradation du pouvoir d’achat, de l’aggravation du chômage, de la précarisation, de la charge des loyers, du coût de remboursement des emprunts, du prix de l’énergie (essence, gaz…), etc. D’autant, ne l’oublions pas, que l’augmentation des bases est estimée à 3 % pour la taxe d’habitation et le foncier bâtit.
 
A noter que la communauté urbaine, étant confrontée à des incertitudes, limite l’augmentation de l’attribution de compensation de la taxe professionnelle et la dotation de solidarité communautaire en deçà de l’inflation.
 
Quelques chiffres caractéristiques à notre commune :
 
898 demandeurs d’emplois, soit une augmentation de 6.18% par rapport à 2010 même date, soit 55 chômeurs et chômeuses en plus.
 
Ceci explique évidemment l’intensification des entretiens à l’espace emploi du CCAS (en augmentation de 5.67%) ou l’augmentation des demandeurs de repas au « resto du cœur » autour de 7%.
 
Devant une telle situation on ne peut se résigner à en rester aux lissages de nos programmes ou aux arbitrages des choix de nos projets, qui signifieraient des abandons. Et c’est bien à cela que l’Etat veut nous contraindre.
 
Certes, il convient d’être prudent en matière d’endettement. Toutefois nous ne pouvons pas nous soumettre aux politiques d’austérité et aux renoncements, aux diktats de la finance.
 
« Si on se fait mouton, nous serons tondus. »
 
La dette, c’est à dire les emprunts, qui porte sur le financement des écoles, des équipements sportifs, de l’amélioration de l’accueil du public, de la petite enfance, de l’action culturelle (médiathèque) etc. est légitime. Elle répond à des besoins humains.
 
Un mot d’autocritique cependant : le report de lignes budgétaires non utilisées d’une année sur l’autre et faisant l’objet de réinscription (comme la cour des comptes l’a signalée l’an dernier) apparaît comme une privation d’équipements envisagés et comme la stérilisation de l’impôt de nos concitoyens qui demeure lourd dans le budget familial.
 
Malgré la rigueur de notre gestion, tant locale qu’à la CU, nous ne viendrons seuls pas à bout de la politique dont nos populations, jeunes, salariés, actifs et retraités hommes ou femmes souffrent.
Il nous faut agir, au niveau de l’Etat, prendre des mesures radicales sur les causes systémiques de la crise.
 
Un exemple significatif page 58 du rapport : 4 800 000 € empruntés au Crédit Mutuel. En 2012 il y aura 441 000 d’annuités dont 210 000 d’intérêts. N’est-ce pas derrière ces chiffres que se cacherait le candidat invisible auquel il faut déclarer la guerre ?
 
Nous entrons dans une période électorale, les enjeux n’échappent à personne ici :
 

  • on augmente les salaires ou les actionnaires ?
  • priorité à l’emploi ou au profit ?
  • pouvoir au peuple ou à la finance ?
  • développement de services publics ou privatisation ?
  • choix de la résistance ou capitulation ?
 
Pour nous, les choix sont clairs : l’humain d’abord !

Qu’il soit Couëronnais, venu d’ailleurs, handicapé, dépendant, salarié, écolier ou retraité.
 
Et pour cela nous nous appuierons sur les citoyens et leurs organisations.
 
L’effort consenti en direction des associations atteste de notre volonté d’aider au développement de la culture, du sport, de la solidarité, de la démocratie.
 
Le maintien de nos dépenses de fonctionnement atteste de notre attachement à la qualité de nos services à la population, au respect des qualifications, de l’avancement, de la formation, des conditions et de l’organisation du travail des personnels, à la pyramide budgétaire aux titularisations et marque notre reconnaissance du rôle des fonctionnaires que nous employons.
 
Bien entendu, ce n’est pas à notre niveau, par exmple, que l’on décide de l’augmentation de la valeur du point d’indice qui est au cœur de la question du pouvoir d’achat des fonctionnaires…
 
Toutefois nous devons rester attentifs aux revendications des syndicats et ne pas craindre la confrontation, l’échange dans la transparence et le bon fonctionnement des organismes paritaires pour mieux situer les responsabilités.
 
Nos intérêts politiques et sociaux partagés constituent des fronts de luttes décisifs pour imposer d’autres choix sociaux et économiques.
 
Nous venons de faire un bilan à mi-mandat, un inventaire fouillé a été effectué.
 
Le Maire, à cette occasion, n’a pas manqué de souligner l’esprit d’équipe qui nous anime, riche d’une diversité de sensibilité à gauche. Notre groupe entend bien rester lui même et disponible pour agir ensemble.
 
Ce soir, à l’écoute des groupes nous mesurerons, par les déclarations, la détermination à passer aux actes.
 
En votant le budget, notre groupe exprimera, pour sa part son engagement à être d’abord au service de nos concitoyens.

Merci de votre attention.